Parfois on a envie de partir pour découvrir un pays mais et on laisse passer les opportunités. Nous cherchons des excuses comme l’argent, le temps ou on n’a pas la compagnie pour y aller.
Il y a quelques années, j’ai rencontré un papi adorable, mignon avec une sympathie formidable et qui ne râlait jamais. Cette fois le circuit commençait dans le sud du Pérou, à Arequipa, pas dans la capitale comme d’habitude.
Je suis arrivée à l’hôtel où les 22 passagers m’attendaient. Ils venaient d’arriver par avion dans un vol de Lima. Une dame du groupe s’est approchée de moi et elle m’a dit que dans notre groupe il y avait un papi. Dans ma tête je me suis dit, dans les voyages organisés il y toujours des papis et j’ai posé la question, quelle âge ? la dame me répond il a quatre-vingt-onze ans. A cet instant j’ai senti un tsunami sur moi, d’avoir l’énorme responsabilité le de monter a plus de 4500m. et un circuit de 10 jours, la ville d’Arequipa est à 2360, jusqu’à la ça va.
Le lendemain on montait les valises au bus pour partir à Puno la ville où se trouve le Lac Titicaca. C’est un voyage de plus de 7 heures. Ça dépend des arrêts techniques pour les photos ou toilettes. Pendant le voyage nous passons par le parc naturel où il y a des vigognes, lamas, alpagas.
Après nous passons le col et nous commençons à descendre. A un moment Roger, le papi de 91 ans me dit qu’il a un peu mal à tête, je mets avec un peu d’alcool et du coton sur son nez et sur le front et tout de suite il se sent mieux.
Nous arrivons à Puno à 3800 mètres, on mange et nous partons aux iles, où nous allons dormir.
Le lendemain au moment d’aller prendre le petit déjeuner le locaux me disent que Roger était tombé pendant la nuit car il s’est réveillé pour aller au toilettes il a trébuché, il s’était fait un bobo sur le front j’ai eu peur et aussi un peu fâchée de ne pas l’avoir su, les locaux me disaient qu’ il faut pas s’inquiéter car ils l’avaient bien soigné.

 

Nous continuons notre périple et nous partons à la ville de Cusco en traversant le haut plateau et après en passant par les Andes, le paysage change d’aride à la verdure, un voyage de toute la journée avec des arrêts pour des visites aux sites archéologiques.
Nous sommes arrivés le soir, après notre installation à Cusco. Le lendemain nous faisons le tour de la ville dans laquelle il y a des marches à monter. Là je reste avec Roger assis sur un banc sur la place .Il semblait un peu fatigué, je lui ai expliqué et raconté un peu de histoire de l’endroit.
Le jour suivant nous partons à la Vallée Sacrée pour faire encore des visites et enchainer avec le train en direction du village Aguas Calientes, où il faudra se coucher tôt car le lendemain on part à 7h du matin pour prendre la navette qui nous montera à l’endroit le plus attendu du voyage.

Nous sommes à la citadelle, Roger portait son vieil appareil photo vintage. Je crois que ça date des années 70. Une fois à Machu Picchu Roger regarde en extase le paysage et il me dit que pendant sa jeunesse il avait beaucoup voyagé et je pose la question pourquoi il avait attendu si longtemps pour visiter le Pérou .Il me dit qu’il voulait venir depuis longtemps mais sa femme avait de problème au cœur, après elle est morte. Roger n’avait pas d’enfants et il était fils unique comme sa femme.
Le jour de la fin du voyage arrive. Nous partons à l’aéroport, dans l’atmosphère on sent une sensation douce-amère, savoir qu’au retour du voyage les gens auront beaucoup de choses à raconter à la famille et aux amis et la tristesse que les vacances étaient finies. C’est le moment de se dire au revoir, personnellement c’est trop triste (cela dépend les gens du groupe) parce que tout au long du circuit on a créé un lien amical. Le groupe fait la queue pour enregistrer les bagages dans l’avion. Là je remercie tout le monde de leur visite dans mon pays et Roger s’approche a moi pour m’embrasser avec des larmes dans le yeux .
Le monde est grand et la vie est courte. Parfois dans la vie il y a des choses qui nous freine, comme vouloir changer de travail, reprendre des études, partir vivre à l’étranger, etc… mais il n’est jamais trop tard pour changer de direction et réaliser votre rêve.